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Le Jour des Papas.
Cocus !
Vous qui peinez du matin au soir, qui apportez du pain à la maison, qui n’avez pas toujours de reconnaissance.
Vous qui vous battez sur les champs de bataille, qui descendez dans les trous sombres des latrines, qui travaillez de nuit, qui peinez sur tous les chantiers, les bateys, dans le froid des pays hostiles, des sociétés racistes.
Vous qui ne donnez jamais assez, qui ne méritez pas les compliments quand on félicite vos enfants propres et beaux à voir ; vous, insignifiants, méprisés, traités comme le dernier de la maison.
Vous qui vous occupez d’enfants qui ne sont peut-être pas vôtres, cocus, dindons, pigeons, idiots, “mawozo”…
Vous qui devez faire des concessions, qui devez vous accommoder, se laisser marcher sur les pieds, tout accepter gentiment.
Vous qui quand vous tournez le dos, devenez la risée du quartier.
Vous assis sur une chaise le soir dodelinant de la tête, luttant contre le sommeil, brisés par la fatigue.
Vous considérés comme des robots, interdits de faire ressortir vos sentiments, vos angoisses, de pleurer.
Vous nés condamnés, prisonniers en sursis, identifés comme des méchants, des barbares qu’il faut enchainer, encager aux moindres gouttes de *larmes de l’autre. (*Crocodiles)
Vous qui ne possédez rien en fin de compte, qui avez sué sang et eaux.
N’ayez aucun regret.
Vous êtes des Papas Formidables même si la société vous a déjà jugés parce que vous êtes nés masculins.
Vous portez sur votre dos sans le savoir, tous les péchés, tous les problèmes, tous les dysfonctionnements.
Ne soyez pas surpris si on vous oublie.
Courage, chers “cocudamnés” !
Raphaël Théoma Daniel
Dédié à nous tous…
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